mardi 24 mars 2009

Communiqué de la 7e Coordination Nationale des Universités, réunie à Strasbourg le 23 mars 2009

Communiqué du matin

Alors que depuis 2 mois, l’université et la recherche sont en grève, le gouvernement n’a réagi que par le mépris, les manœuvres et la répression. Il n’a donné satisfaction à aucune de nos revendications, faisant de l’enseignement supérieur et de la recherche un des laboratoires de sa politique destructrice de l’éducation nationale et de la fonction publique.

La CNU prend à témoin l’opinion publique de l’attitude du gouvernement et de son refus d’offrir les conditions nécessaires à l’ouverture de réelles discussions. Valérie Pécresse a une nouvelle fois montré son mépris ce matin sur France 2 en sommant les universitaires d’organiser le rattrapage des cours. Cette surdité fait ainsi porter l’entière responsabilité de la radicalisation du mouvement sur le gouvernement.

Nous ne demandons pas à Valérie Pécresse et à Xavier Darcos de reculer mais d’avancer en retirant leurs projets.

Tous dans la rue les 24 et 26 mars !

Communiqué du soir

Réunie à Strasbourg ce lundi 23 mars 2009, la Coordination Nationale des Universités tient à rappeler les conditions incontournables pour sortir de la crise qui secoue depuis de longs mois le monde universitaire : le retrait du décret statutaire, le retrait du décret sur la mastérisation, le retrait du contrat doctoral unique, l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche ainsi que des engagements clairs en matière d’emploi statutaire. Elle invite toutes les organisations syndicales à se montrer intransigeantes sur ces points qui sont indissociables, à ne pas se satisfaire de promesses et de demi-mesures, à n’accepter aucune négociation partielle. Leur crédibilité serait gravement compromise pour le futur s’ils devaient déroger à cette règle.

Les véritables finalités des réformes et de l’orientation générale de la politique éducative, universitaire et de recherche suivie depuis 2006/2007, sont à présent connues de tous. Il s’agit :

  • de la dégradation programmée des contenus disciplinaires, de la culture générale et des humanités ;
  • de la destruction de la fonction publique d’Etat dans l’enseignement, par l’extension du recours à l’emploi précaire et par la déconcentration locale du recrutement et de la gestion des carrières, desquelles résulteraient une perte d’autonomie et une moindre protection des personnels, notamment administratifs et techniques.
  • de la libéralisation du « marché » de l’enseignement supérieur et de la recherche, où le secteur privé, commercial ou religieux, serait invité à venir prendre des parts supplémentaires, en droite ligne des recommandations de l’OCDE.

Cette politique rejoint celle actuellement appliquée à l’Hôpital et menace selon le rapport Le Bris de nombreux autres secteurs de la fonction publique, au point de mettre en danger tout le pacte social républicain, fondé avant 1914 et renouvelé en 1945. L’opinion publique doit en prendre conscience.

Les conséquences en seraient dramatiques pour l’ensemble de notre système : formation des jeunes et avancement de la recherche. Aussi, la Coordination Nationale des Universités avertit-elle solennellement le gouvernement : la communauté universitaire mesure parfaitement l’importance de ces enjeux et prendra toutes ses responsabilités pour défendre jusqu’au bout la tradition de liberté dont elle est l’héritière.

Valérie Pécresse et Xavier Darcos, qui se sont déjà disqualifiés comme interlocuteurs par le mépris qu’ils ont manifesté à notre communauté, doivent partir. Mais au-delà de ces deux ministres, le gouvernement doit savoir que s’il n’entend pas notre colère, c’est sa légitimité même qui sera très bientôt mise en question. La Coordination Nationale des Universités l’invite donc à abandonner dès maintenant toutes ces réformes et à s’engager sur l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la Recherche, avant que l’état de désordre actuellement installé dans l’université ne soit irréversible, avant, tout simplement, qu’il ne soit trop tard.

Motions adoptées par la 7ème Coordination Nationale des Universités réunie le 23 mars 2009 à Strasbourg

Dans la perspective de la continuation du mouvement de la communauté universitaire, la Coordination Nationale des Universités appelle à l’intensification des actions. Face au mépris du gouvernement, nous n’avons plus d’autre choix que de durcir notre mouvement.

La Coordination Nationale des Universités confirme son appel aux journées « RPG » selon les modalités définies dans la motion n°1 votée aujourd’hui à Strasbourg.

La Coordination Nationale des Universités appelle les universités à mandater leurs délégués afin de lui permettre de prendre les décisions qui s’imposent lors de sa prochaine réunion pour assurer les meilleures conditions de la prise en compte du second semestre universitaire pour les étudiants.

La Coordination Nationale des Universités appelle les universitaires à suivre le mot d’ordre de démissions des fonctions administratives de la 4ème Coordination Nationale des Universités de Paris X - Nanterre.

La Coordination Nationale des Universités appelle l’ensemble des coordinations et collectifs, organisations et sections syndicales à interpeller publiquement et par tous les moyens les élus et les candidats aux prochaines élections. Elle appelle également à s’adresser aux institutions européennes, en rappelant notamment le rendez-vous du contre-sommet de Louvain les 28 et 29 avril.

La Coordination Nationale des Universités en appelle aux médias pour dénoncer les manœuvres dilatoires du gouvernement et prend à témoin l’opinion publique sur sa manière révoltante de gérer la crise du monde de l’éducation et de la recherche.

La Coordination Nationale des Universités souhaite une réelle convergence des mouvements de contestation de la maternelle à l’université, en lien étroit avec la recherche et le secteur privé, à travers notamment l’organisation de nombreux forums sociaux contre la casse du service public.

Motion n°1 : Proposition de motion d’action partageable RPG

La Coordination Nationale des Universités, suite à la proposition d’action dite « RPG » (Rectorats, Péages, Gares) votée lors de sa réunion à Dijon le 16 mars dernier, confirme la programmation de sa mise en œuvre et en définit ainsi les modalités.

1. Constatant la mobilisation historique de tous les secteurs professionnels lors de la journée du 19 mars, observant à la suite de nombreuses rencontres et de forum sociaux une convergence de plus en plus forte des revendications, notamment dans le secteur public, la Coordination Nationale des Universités appelle les secteurs professionnels en grève ou en lutte à venir partager avec les étudiants et les personnels de l’éducation, de l’université et de la recherche, trois journées d’actions visibles, les 25, 26 et 27 mars prochain et ainsi de suite chaque semaine tous les mercredis, jeudis et vendredis.

2. L’action partageable RPG se donne un calendrier national de trois destinations symboliques :

  • tous les mercredis : les rectorats comme espace des décisions unilatérales et des logiques autoritaires.

Au choix les jeudis et vendredis :

  • les péages autoroutiers et les grandes surfaces comme symboles de la marchandisation des savoirs et des dangers de la privatisation des services publics et de l’externalisation des services (tracts, ouverture des barrières et passages gratuits, cours en grande surface) ;
  • les gares routières et ferroviaires comme symboles de la liberté de la circulation et de la transmission des savoirs (tracts, tenues de cours ou de mini forum sociaux dans les halls de gare suivis de die-in ou de sit-in, et plus si affinités).

3. L’action devra être conduite de façon totalement non violente, avec un nombre de personnels et de travailleurs suffisant pour ne pas exposer les étudiants, dans une optique qui consistera à ne jamais affronter ou provoquer les forces de l’ordre.

La Coordination Nationale des Universités souligne que la réussite de ces trois journées hebdomadaires d’action partageable dépendra de l’effectivité de sa mise en œuvre et du caractère vraiment coordonné et national de l’action.

Motion n°2 : Sur le second semestre universitaire

Après avoir provoqué la grève la plus longue de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse fait mine de se soucier de la tenue des enseignements. Elle avait pourtant un moyen simple de mettre fin à une colère qui fait l’unanimité du milieu universitaire contre ses projets : les retirer tous purement et simplement.

Quant à nous, enseignants et enseignats-chercheurs grévistes, nous saurons dans chaque université et dans le respect des spécificités disciplinaires trouver les modalités de la tenue du second semestre en liaison avec les étudiants et en accord avec les personnels administratifs et techniques.

Motion N°3 : Non à la répression

La Coordination Nationale des Universités déclare son soutien aux personnes arrêtées dans une extrême violence lors du mouvement de contestation actuel. Nous condamnons la répression policière qui touche de plus en plus de mouvements sociaux. Elle demande la fin des poursuites judiciaires entamées.

Motion N°4 : Soutien aux personnels administratifs et techniques

La Coordination Nationale des Universités soutient les personnels administratifs et techniques, BIATOSS et ITA, dans leurs revendications en adoptant la motion qu’ils ont votée lors de leur première réunion nationale qui s’est déroulée le 21 mars 2009 à l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (voir après le calendrier).

Motion N°5 : Calendrier des actions

  • 24 mars :

* Appel aux syndicats siégeant au CTPU à voter contre le projet de décret statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblement massif au lieu de réunion de la CTPU. * Manifestation nationale de la maternelle à l’université ?

  • 25, 26 et 27 mars : « RPG » (voir motion n°1)

* Rectorats. * Péages. * Gares.

  • 26 mars :

* Journée de manifestation nationale avec des déclinaisons locales. * Appel au blocage du CA du CNRS.

  • 28 mars : Suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars).
  • 30 mars : Actions standards téléphoniques et CROUS.
  • 31 mars :

* Cérémonie de non remise des maquettes. * A Paris : Manifestation de chez Valérie Pécresse à chez Xavier Darcos, pour la non remontée les maquettes.

  • 1er avril :

* Journée des Rectorats. * Remise des démissions administratives aux recteurs. * Actions vers l’interprofessionnel et l’intercatégoriel (CNE).

  • 2 avril :

* Manifestation nationale à Paris * Journée BIATOSS et ITA : personnels administratifs et techniques des universités et des EPST en tête des cortège * Journée nationale de blocage.

  • 3 avril : Nuit des écoles et des universités (occupation nocturne et festive simultanée de toutes les écoles et universités).
  • 6 avril : 8ème Coordination Nationale des Universités à Paris 3.
  • 8 avril : Manifestations.

Appel de la Coordination Nationale Etudiante de Strasbourg (21-22 Mars)

22 03 2009

Nous, étudiant-e-s mobilisé-e-s, en lutte depuis mi-janvier sommes réunis ces 21 et 22 mars à Strasbourg pour la Ve coordination nationale étudiante (CNE). Nous réaffirmons que la CNE, émanation directe des Assemblées Générales qui réunissent des dizaines de milliers d’étudiants en France, est la seule et unique instance légitime pour représenter le mouvement étudiant dans son ensemble et qu’aucune direction syndicale ou politique ne saurait se substituer à son rôle.

Suite à la mobilisation exceptionnelle du 19 mars, nous appelons résolument à la poursuite du mouvement et à sa radicalisation. En effet, ce jeudi plus de 3 millions de personnes ont défilé dans les rues, dans une mobilisation qui unit l’ensemble des secteurs qui subissent les attaques de la classe dirigeante, dont le système éducatif dans son ensemble.

Cette stratégie s’inscrit au cœur du processus de Bologne qui impose une même logique de rentabilité et de mise en concurrence des universités sur l’Europe entière. Cela se traduit concrètement par les différentes mesures contre lesquelles nous luttons actuellement.

Face au mépris affiché du gouvernement à notre égard, nous exigeons plus que jamais :

  • l’abrogation sans condition de la loi Liberté Responsabilité des Universités (LRU)

  • le retrait pur et simple, sans moratoire aucun, des décrets qui en découlent :

    • de la réforme dite de la « masterisation de la formation des personnels éducatifs »

    • du financement des universités sur des critères de performance

    • du statut des enseignants-chercheurs

    • du contrat doctoral unique

Nous réclamons également l’abandon des différents plans d’application de la LRU dont le Plan Campus et le Plan Réussite en Licence. Nous réaffirmons notre attachement à un système éducatif totalement public, gratuit, laïc et accessible à tou-te-s et refusons toute forme de sélection à l’université. La mission de l’université ne doit pas être la marchandisation du savoir, ni une professionnalisation à outrance, mais bien la diffusion de connaissances et la promotion de l’esprit critique.

Ces revendications s’inscrivent dans un projet de société plus global, en totale opposition avec ce que nous vivons : dégradation des condition d’étude et de vie, destruction du système d’aide sociale, avec le démantèlement des CROUS et du planning familial. Un étudiant sur deux est obligé de se salarier pour financer ses études. Cette situation est inacceptable. Aussi, nous réclamons l’augmentation en nombre et montant des bourses sur critères sociaux et leur indexation sur le coût de la vie ainsi que la construction massive de logements sociaux. Bien plus que nous, les premiers touchés par ce système sont les sans papiers que nous soutenons dans leur lutte. Nous demandons la régularisation inconditionnelle de chacun d’entre eux.

Face aux mouvements sociaux en cours, la seule réaction des dirigeants est le déploiement d’un arsenal sécuritaire particulièrement violent et la criminalisation de la contestation. Nous appelons au soutien de tout-e-s nos camarades victimes de la répression policière et judiciaire.

La réussite d’un tel mouvement ne peut passer que par la solidarité avec les autres mobilisations et avec les mouvements étudiants qui traversent aujourd’hui toute l’Europe : Grèce, Espagne, Italie, Allemagne, Angleterre. Nous appelons à la participation de tou-te-s au contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg du 1er au 5 avril ainsi qu’au contre-sommet de Louvain les 28 et 29 avril prochains qui s’oppose au processus de Bologne ; mais également à la convergence des luttes avec l’ensemble des travailleur-e-s. Nous appelons ainsi à la reconduction de la grève dans tous ces secteurs en lutte.

La coordination nationale appelle tou-te-s les étudiant-e-s à la radicalisation du mouvement et :

à la poursuite et l’amplification du blocage des universités

à la réalisation d’actions en faveur de la gratuité et contre la précarité

à faire pression sur les rectorats et sur les présidences des Universités

à la multiplication des AG et forums interprofessionnels dans la réalisation concrète d’une véritable convergence des luttes.

Nous appelons à la participation aux journées :

du 24 mars, manifestation nationale de l’université

du 26 mars, mobilisation inter-professionnelle de tous les secteurs en lutte

du 31 mars, opposition à la remontée des maquettes.

du 1er avril, avec des actions dirigées vers les secteurs en lutte dans les services publics

du 2 avril, journée nationale de manifestation de la maternelle à l’université


Nous appelons les lycéen-ne-s et les personnels Biatoss à faire converger leur mouvement avec le nôtre, pour la concrétisation d’un front uni de la maternelle à l’université.

La prochaine CNE se tiendra les 28 et 29 mars prochains à l’université Paris I Tolbiac.



Communiqué de la 6ème Coordination Nationale des Universités de Dijon

Communiqué du matin

Depuis six semaines, l’université et la recherche sont en grève. Cinq coordinations nationales des universités, quatre coordinations étudiantes, deux coordinations de la CNFDE se sont réunies à ce jour ; les laboratoires en lutte, les docteurs non titulaires et doctorants, ainsi que les salariés de l’Education Nationale et les parents se sont également constitués en coordinations ; les IUT, les BIATOSS s’organisent en coordinations dans la semaine qui vient. En dépit d’un mouvement sans précédent, malgré des centaines de motions, d’analyses produites depuis des mois, malgré les dizaines de milliers de manifestants rassemblés chaque semaine, les ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Education Nationale persistent à ignorer l’ensemble des revendications des enseignants, des étudiants, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques, en particulier l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la recherche. Une mascarade – l’annonce d’une année de « transition » vers la masterisation – en suit une autre – la « réécriture » du décret statutaire. La plupart des dossiers sont tout bonnement absents des discours de V. Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n’était pas suffisante, 92 députés de la majorité viennent de déposer avec le plus grand cynisme au regard de la situation actuelle un projet de loi, en continuité avec les préconisations de l’OCDE, qui entend faire porter aux seuls étudiants et à leur famille le coût du désengagement sans précédent de l’Etat de l’enseignement supérieur.

La 6e Coordination Nationale des Universités réunie à Dijon dénonce l’irresponsabilité et le cynisme des ministres dans la gestion d’une crise majeure de l’enseignement supérieur et la recherche. Ils portent seuls la responsabilité de la radicalisation du mouvement. Ils ne représentent en rien l’esprit de notre communauté. La Coordination Nationale des Universités refuse tout chantage qui enfermerait les personnels et les étudiants dans le dilemme : sauver la promotion actuelle ou sauver les promotions à venir. Elle ne peut être tenue pour responsable d’une situation que nous subissons. Elle exige du gouvernement le retrait des réformes contestées et la mise en place urgente des conditions d’ouverture d’un véritable dialogue. Elle appelle au renforcement d’une mobilisation unitaire et à la multiplication de ses actions. Elle ouvre, aujourd’hui lundi 16 mars, à Dijon, le « printemps des universités et de la recherche » dont le premier acte aura lieu le 19 mars 2009.
Motion concernant le porte-parolat de la CNU

La CNU est formée par la réunion des personnels administratifs et techniques, enseignants et chercheurs, étudiants, mandatés par les AG. Elle représente la majeure partie des universités et institutions d’enseignement supérieur public et de recherche français. La CNU est une organisation représentative du mouvement.

La CNU désigne pour la représenter une équipe de porte-parole représentative, renouvelable à la coordination suivante, et lui accorde mandat impératif de communication sur la base de l’appel national constitué par l’ensemble des motions adoptées par les coordinations ayant eu lieu à ce jour.

Cette délégation n’a pas mandat pour négocier. Elle réagit à l’actualité de la mobilisation, joue un rôle de facilitateur organisationnel entre deux coordinations, elle fait le lien avec l’intersyndicale. Sa mission est de porter la parole de la CNU entre les assemblées générales de celle-ci, seule expression légitime du mouvement. Les porte-parole sont élus de manière paritaire parmi les mandatés de la CNU actuelle.
Motion stratégique : calendrier et actions

Nous, membres de la communauté universitaire et de recherche, assumons notre responsabilité de défense de la transmission du savoir à travers une éducation accessible à tous, une recherche menée avec passion et les tâches indispensables nécessaires à son fonctionnement. Nous défendons avec force ces valeurs, niées par les réformes que nous combattons. Nous observons en outre qu’aucune des revendications formulées dans les précédentes motions adoptées par les AG n’a été satisfaite.

La CNU attire l’attention du gouvernement sur l’inquiétude croissante des étudiants concernant l’issue de leur année universitaire. Elle les assure de sa solidarité et invitera les universités à étudier en temps utile les mesures nécessaires à une juste évaluation de leur année. Elle affirme que le gouvernement doit prendre ses responsabilités face aux étudiants, aux personnels et à notre société.

La CNU se déclare particulièrement choquée par l’attitude de mépris voire de provocation des deux ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et de l’Education Nationale. Elle condamne avec force la répression violente de manifestations pacifiques, les fermetures administratives.

La CNU soutient les enseignants du second degré qui défendent les commissions paritaires et transparentes d’affectation et de mutation dans un cadre national et solidaire. Elle apporte son soutien total aux enseignants des écoles qui luttent contre la casse de celle-ci et plus particulièrement aux enseignants entrés en « résistance ».

La CNU dénonce les manquements graves à l’éthique que constituent les mensonges répétés de X. Darcos (par exemple sur l’allongement de la formation des enseignants) et de V. Pécresse (par exemple sur les budgets). Elle demande leur démission.

Les attaques contre l’université et la recherche s’intègrent dans une politique globale contre les services publics et les conditions de vie de la population en général. Nos revendications sont les suivantes : aucun salaire en dessous de 1500€ net, un plan pluriannuel d’embauche, la fin de la précarité. C’est pourquoi la CNU renouvelle son appel à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du jeudi 19 mars. Elle appelle les secteurs en lutte et les organisations syndicales à donner une suite très rapide à cette journée.

Calendrier proposé

La CNU recommande :

1. la mise en place de deux manifestations et/ou actions « coup de poing » par semaine, sans précision de lieu.

2. la mise en place dans les lieux publics d’actions (type « cours hors les murs ») manifestant la spécificité de nos métiers, et de nos missions (enseignement, recherche).

- 17 mars : nuit de l’université des facs franciliennes.

- 18-19-20 mars : participation à la mobilisation européenne contre la stratégie de Lisbonne à l’occasion du sommet européen des 19 et 20 mars.

- 19 mars : manifestation interprofessionnelle. Appel à la grève générale dans le public et le privé.

- 20 mars : * appel pour que les directeurs de composantes des Universités démissionnent à cette date si les revendications ne sont pas entendues par le ministère. Publication de ces démissions (à la façon des aixois, 120 lettres de démission apportées à la présidence et au rectorat). * Voter la grève en convergence avec d’autres secteurs : appel à des rassemblements dans les villes dans cette perspective.

- week-end du 21-22 mars : 5e CNE

- 23 mars : 7e CNU à Strasbourg.

- 24 mars : * appel aux syndicats siégeant au CTPU de voter contre le projet de décret statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblement massif au lieu de réunion de la CTPU. Ce même jour, blocage à la même minute de lieux préalablement définis partout en France. * réunions publiques et manifestation nationale de la maternelle à l’université ? * blocage prévu du CA du CNRS.

- 25-26-27 : RPG. * Rectorats : encerclement à l’ouverture pour interdire l’entrée des personnels * Péages : tracts, ouverture de barrières et passages gratuits * Gares : blocages ponctuels des voies ou à défaut simple tentatives d’intrusion dans les gares

- 26 mars : manifestation nationale avec des déclinaisons locales.

- 28 mars : suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars)

- 31 mars, par ex manifestation nationale de chez Pécresse à chez Darcos, pour ne pas remonter les maquettes (c’est la nouvelle date de remontée des maquettes).

Suggestions d’actions De la maternelle à l’université :

• proposition de motions communes pour militer et converger dans la lutte avec le secondaire et le primaire • déplacements dans les écoles, les collèges et les lycées • organiser une nuit des écoles et une nuit des universités en même temps, par exemple sous la forme d’une retraite au flambeau

Administratives :

• envoi aux élus d’une lettre mettant V. Pécresse devant ses responsabilités en cas de non remise des diplômes • demander aux députés qui ont voté la loi LRU de venir s’expliquer dans les universités • ne laisser en paix ni les ministres ni les recteurs : installer des piquets de grève devant ces espaces stratégiques rappelant la nature des revendications (par exemple, tous les jours de 9h à 10h30) • blocages de CA ou d’instances décisionnaires dans les universités. Mettre sous pression les exécutifs universitaires pour qu’ils fassent remonter au ministère le fait que la situation locale est devenue intenable • boycott des jurys de bac sur la base d’un texte (proposé par SLU) et mis en ligne pour signatures individuelles • démission collective des directeurs d’UFR, des directeurs de départements, des personnels exerçant des fonctions administratives (selon un calendrier proposé par chaque université) • création de cahiers de doléances dans les universités à partir d’ateliers de travail et en vue d’Etats généraux de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche • mise en service de caisses de grève (spécialement pour faciliter la mobilisation des BIATOSS)

Médiatiques :

• organisation d’une journée nationale de blocage des universités (manifester avec un brassard : université n en grève) • acheter une page dans la presse • intervenir lors des événements sportifs (par exemple) pour saisir l’opportunité médiatique • manifestations en nocturne / avec instruments de musique • défilés en sous vêtements ou nus… • occupation de lieux publics symboliques • tracter directement différents publics avec des textes ciblés • défilés plusieurs fois par semaine (notamment à Paris)